Les Charmettes "La maison du Bonheur de J.J.Rousseau"
Pour la seconde fois, nous sommes retournés mettre nos pas dans ceux de Jean Jacques Rousseau et de Madame Warens.
La simplicité telle que nous le ressentons dans cette maison à l'écard du tourbillon incessant de la vie moderne, nous fait dire : "et si c'était tout simplement ça le Bonheur".
Aux portes de Chambéry, entre deux coteaux, le long de ce vallon on y trouve quelques maisons éparses, cachées par la verdure très agréables pour ceux qui aiment un asile retiré et buccolique. Parmi celles-ci à mi côte se trouve Les Charmettes où Jean Jacques Rousseau et Madame Warens vécurent de 1736 à 1742.
Entrez avec nous
Jean Jacques Rousseau autodidacte, à la soif d'apprendre et de découvrir, c'est ici qu'il étudie la musique, la géométrie, l'histoire et bien d'autres matières et il se dit : " Commençons par me faire un magasin d'idées vraies ou fausses, mais nettes, en attendant que ma tête en soit assez fournie pour pouvoir les comparer et les choisir." (j'avoue que j'aime particulièrement cette réflexion).
Emotion toute particulière de penser qu'ils ont posé leurs mains sur ce hoquet !
Au dessus des portes, vous pouvez admirer des ornements chinois peints sur papier et toiles tendues. Madame George Sand en Juin 1861 quand elle est venue aux Charmettes aurait dit : "je les crois réellement chinois, très vifs de couleurs" ; on retrouve cette phrase dans son album de dessins.
La maison n'est pas très grande, elle possède seulement deux chambres
Mais remarquez bien la porte sur la gauche, elle donne sur une échelle de meunier qui donne sur un espace réduit au-dessus du lit, avec malgré tout une petite fenêtre pour prendre l'air de la chambre. Très certainement pour un domestique.
Avant de rentrer dans les chambres, en haut de l'escalier en pierre il y a un oratoire.
Depuis la fenêtre d'une des chambres on peut admirer le jardin aux plantes médicinales, cher à madame Warens.
Les Charmettes, furent pour Jean Jacques Rousseau une période de Bonheur ; dans ses confessions il dit : "je me levais avec le soleil et j'étais heureux, je parcourais les bois et les coteaux, j'errais dans les vallons, je lisais, j'étais oisif, je travaillais au jardin, je cueillais des fruits, j'aidais au ménage et le bonheur me suivait partout ; il n'était dans aucune chose assignable, il était tout en moi-même, même il ne pouvait me quitter un seul instant." (confessionbs livre VI)
Au centre de son ouvrage des Confessions on peut lire ses lignes dédiées à Madame Warens " J'avais besoin de me recueillir pour Aimer. Une maison isolée au pendant d'un vallon fut notre asile, et c'est là que dans l'espace de quatre ou cinq ans, j'ai joui d'un siècle de vie."
Dans les Rêves du promeneur solitaire, on peut relever : " J'avais désiré la campagne, je l'avais obtenue ; je ne pouvais souffrir l'assujetissement, j'étais parfaitement libre, et mieux que libre, car assujetti par mes seuls attachements, je ne faisais que ce que je voulais faire. Tout mon temps était rempli par des soins affectueux ou par des occupations champêtres." (comme c'est joliment dit.)
Période de formation et de bonheur, les charmettes ont permis à Rousseau de devenir lui-même, il dira encore : "Durant ce petit nombre d'années, aimé d'une femme pleine de complaisance et de douceur, je fis ce que je voulais faire, je fus ce que je voulais être."
Hier, quand nous avons décidé d'aller à Chambéry. Petit n'amour et moi sans nous concerter, avons eu l'idée de retourner dans cet endroit calme et propice aux amoureux. J'espère que vous aurez aimé le partage de ces quelques instants de pur bonheur.