Domaine de Vizille dans l'Ière
Depuis la saison 2013. Dès les beaux jours, nous écumons le Dauphiné et les châteaux qui se visitent. Une manne inespérée, contrairement à ma région proche : "Le Bugey". Mon guide des sorties châtelaines prend forme. Aujourd'hui, une belle découverte : Le Domaine de Vizille.
Le château est consacré au Musée des Révolutions, il a même été pendant une centaine d'années une des Résidences officielles des Présidents de la République. Mais ce n'est pas tout, il est entouré d'un parc de toute beauté avec une pièce d'eau de 800 m de long. Pour les enfants un petit parc animalier. Une balade dominicale gratuite pour tous ceux qui aiment la nature et occasionnellement ceux qui aiment l'Histoire de la France. Vous trouverez cet havre bucolique au centre du village de Vizille dans l'Isère, sur la route Napoléon, au sud de Grenoble. C'est un château du XVIIème siècle.
Le plus grand et le plus prestigieux des châteaux du Dauphiné. Aménagé au XVIIème siècle par un compagnon d'armes d' Henri IV et à l'époque Gouverneur du Dauphiné. "François de Bonne Duc de Lesdiguières". Mais il est plus facile de se souvenir de la seconde famille qui occupa ce Domaine : la famille Périer.
Jacques Périer Grand-père de Casimir, Casimir Périer et son épouse.
En 1780, c'est Jacques Périer qui achète ce château, père de Claude Périer éminent banquier qui fut le rédacteur en 1800 des statuts de la Banque de France, mais il se fait connaître quand il accueille dans son château le 21 juillet 1788, la Réunion des Etats Généraux du Dauphiné, cette réunion poussera à demander au Roi, la convocation des Etats Généraux du royaume qui engagera ainsi le processus révolutionnaire. Petite anecdote rapportée par Stendhal, Claude était pour un banquier assez radin, puisqu'il meurt de froid dans son appartement parisien une nuit d'hiver, il avait refusé de chauffer l'appartement car il trouvait le bois trop onéreux.
Pour ceux et celles, qui sont de mon époque. Peut-être se souviendront-ils de Casimir Périer qui fut l'incarnation du parti de la résistance au début de la Monarchie de Juillet. Néanmoins, lui aussi était un riche banquier et industriel dauphinois. Il aida de ses deniers la préparation du Coup d'Etat du 18 Brumaire, il fut également un des fondateurs de la Banque de France. A la fin de sa vie, il était Président du Conseil et Ministre de l'Intérieur.
La Bibliothèque de Casimir Périer. (un clin d'oeil pour mon goût des jolies bibliothèques).
Maintenant, je vous propose d'entrer dans le château sous la bonne garde de Marat, ainsi qu'une reconstitution miniature de la Bastille.
il a une tête pas très sympathique. On peut comprendre en le voyant le geste de Mademoiselle Corday !
Une des premières pièces à visiter, c'est celle des peintures dont le très joli tableau de l'Enrôlement des volontaires le 22 juillet 1792, un tableau d'une sensibilité touchante.
Voici un couple de centenaires. Un âge véritablement extraordinaire pour 1791. René Dogereau qui a passé sa jeunesse sous le règne de Louis XIV est fier d'être à sa manières un témoin et peut-être même un acteur des temps nouveaux. Le peintre Descarsin a su donner un rendu psychologique des personnages en montrant un couple uni, faire ressortir la jovialité du mari, sa dignité et le profond dévouement de son épouse Perrine Trouillard.
Les costumes que vous voyez sur ces tableaux ce sont ceux que portaient sous le Directoire à partir de 1798 jusqu'au coup d'état du 18 Brumaire, les députés au Conseil des cinq cents et au Conseil des anciens. Fermez les yeux, et imaginez-vous nos députés actuels, affublés de la sorte.
La Carmagnole exposée au salon de 1923, semble faire directement allusion au masacre du 3 septembre 1792 qu'a subi
Marie Thérèse Louise de Savoie Garignan plus connue sous le nom de Princesse de Lamballe, amie intime de Marie-Antoinette.
Ici, voici l'épouse de Danton : Antoinette Gabrielle Charpentier, fille du propriétaire du Café "le Parnasse" à Paris. Elle épouse le célèbre révolutionnaire en 1787 et lui donne trois enfants. Elle meurt en couche en mettant au monde son troisième enfant le 10 février 1793. Son époux étant absent, se trouvant en mission en Belgique. Quand il rentre chez lui, désespéré de ne pas avoir été là, il la fit exhumer afin que Claude André Deseine prenne une empreinte du visage de sa bien aimée, etréalise un buste commémoratif.
Ainsi, je termine cette visite au Domaine de Vizille en vous invitant, si vous êtes dans la région à venir passer un bel après-midi au bord de l'eau. Vous passerez une visite agréable, malgré le sujet ardu des Révolutions, je vous avoue avoir hésité, mais j'ai eu tort car le Domaine entier est joli. De très beaux tableaux, de belles peintures, des statues de révolutionnaires, agrémentées d'explications intéressantes et parfois amusantes. Néanmoins et malheureusement, un sujet "les révolutions" toujours d'actualité !
J'espère que je vous ai intéressés, j'essaie au maximum de rendre mes textes simples et pas trop longs afin qu'ils ne soient pas rébarbatifs et qu'ainsi vous les lisiez jusqu'au bout. Et pourquoi pas, vous transmettre ma passion.
Toutes les photos m'appartiennent et ont été prises par mes soins. Pour les textes, je me suis inspirée des panneaux explicatifs et de Wikipédia.