Toujours avoir un projet sur le feu.
J’aime l’arrivée du printemps. J’ai plein d’idées dans la tête. Il fait doux, le jardin nous tend les bras. Samedi, j’ai réinstallé la table de jardin, les chaises et j’ai tout nettoyé. Lundi c’était au tour de la buanderie et avec tout ça, un peu de jardinage. Ce n’est pas forcément ma tasse de thé, mais c’est un peu comme le repassage, quand on a commencé, on ne s’arrête plus.
Bon, il ne faut pas exagérer non plus. Petit mari comme tout le monde vieillit, mais ces deux dernières années plus que les autres années. Il passerait plus facilement ses journées sur l’ordinateur. Pour l’instant, il s’intéresse beaucoup à la généalogie des Rois et des Reines. Il m’interroge souvent sur la famille de France. Depuis plus de 50 ans que je lis « Point de Vue », je suis imbattable.
Alors, le jardin ce n’est plus son truc. Je ne peux pas dire que je ne savais pas. Quand je l’ai connu, sa mère m’avait prévenue. Il faisait du jardin parce que son père en faisait, mais certainement pas avec le même plaisir. Mon beau-père, a été dans son jardin jusqu’à la fin de sa vie et encore je ne l’ai pas connu, quand il ravitaillait toute la famille avec ses fraises et ses légumes.
Voyant de plus en plus son désintérêt, l’année dernière j’ai insisté pour qu’il n’en fasse que la moitié. Et la moitié était encore contraignante pour lui. Je voyais bien que cela lui coûtait et moi j’ai du mal à me baisser. Jamais il ne désherbait. L’herbe envahissait haricots et tomates, ne parlons même pas des petits pois. Donc, cette année, je préfère voir un jardin avec de la pelouse plutôt qu’envahit d’herbe. C’est décidé, il ne lui restera plus que les parterres de fleurs et je vais lui donner un coup de main. Au moins, ce que je pourrai faire ce sera toujours ça. Mais j’ai un petit problème et même peut être un gros, j’ai de l’arthrose dans mes mains et j’en souffre beaucoup, même avec un simple coup de balai, alors avec la binette, cela risque de ne pas être drôle. Mais comme je suis assez endurante, je vais quand même m’y mettre, car j’aime les fleurs. Il y aura peut être parfois quelques grincements de dents, car je n’aime pas l’à peu près et je suis minutieuse.
Bon, enfin on verra. J’ai décidé que nous nous y mettrons chaque matin quand le temps le permettra. Je vais répertorier tout ce qu’il y a à faire et j’établirai un planning. Nous garderons nos après-midi. Chacun fera ce qu’il veut.
J’ai un autre projet sur le feu. Depuis plusieurs semaines, je me suis remise à la généalogie. Je vais donc reprendre certaines données et me pencher sur l’histoire des familles rencontrées. Je vais profiter que j’ai encore une bonne mémoire pour consigner tout ce que ma grand-mère m’a raconté sur ses parents et ses grands-parents. Je consacrerai une ou plusieurs pages à chacun de mes sosas. Ce qui va être facile jusqu’à mes grands-parents. Ensuite, quand les souvenirs et les anecdotes manqueront, je m’attarderai sur leur métier et les villages où ils ont habités, ainsi que l’époque dans laquelle ils ont vécu.
Cela m’amuse déjà, rien que d’y penser. Car depuis 50 ans j’ai accumulé livres et documentations et avec Internet je complèterai. Sans oublier la bonne façon de placer mes vieilles photos que je vais scanner.La généalogie a été ma passion principale depuis plus de cinquante ans et elle s’est arrêtée net, il y a bientôt 8 ans, quand ma fille m’a annoncé l’arrivée de Théma, conçu artificiellement avec les petites graines d’un généreux donateur inconnu et l’impossibilité de connaître les origines de ce côté-là.
Mes grands-parents
Je n’ai jamais rien dit. J’ai respecté ce choix. Mais personne ne peut savoir combien au fond de moi je me suis posée de questions sur ces racines inconnues, j’ai eu l’impression que le travail que je faisais depuis de nombreuses années était inutile et ne servait à rien. Mes convictions ont été ébranlées. Et, j’ai arrêté net. Je me suis désintéressée aussi de mon blog généalogique, que je tenais. J’ai bien essayé de me pencher sur les branches maternelles en me référant au dicton qui dit : maman certaine, papa pas certain ! Mais que des interrogations sur ces racines indispensables pour moi et mon équilibre.
En remettant le pied à l’étrier, ma passion est revenue intacte avec autant de force que quand je l’ai abandonnée, en me disant : au moins j’ai des racines, même si elles ne sont pas toujours exactes et intactes. Mais au moins j’en ai et j’en ai besoin.
Connaître comment ont vécu tous ces gens avant nous, c’est palpitant. Nous, nous sommes parfois blasés il suffit par exemple d’appuyer sur un bouton pour que la lessive se fasse ou de prendre notre voiture pour conduire nos enfants à l’école ! Ou aller dans le village voisin.
en plus le vendeur de cette carte postale est un Picard comme certains de mes ancêtres.
Bien sûr, je préfère vivre à mon époque et je n’ai pas l’impression de vivre uniquement dans le passé. Mais ce n’est pas pour cela que je me moque des époques précédentes. Toutes, sont différentes et enrichissantes, mais tellement intéressantes. Et dans le monde actuel je trouve ça utile pour remettre les choses à leur juste valeur.
Pour moi sans mes racines, je ne suis rien et celui qui ose dire qu'elles ne servent pas pour se construire, c'est qu'il est dans le déni. Quand on est obligé de faire avec, on le fait mais on s'interroge tout le temps. Celui qui ose dire le contraire, je ne le crois pas. Je connais le sujet sur le bout des doigts, j'ai tout fait pour retrouver mon géniteur, j'y suis arrivée, j'ai été déçue mais ça m'a aidére à continuer ma vie. Mère moderne actuelle qui faite le choix de faire un enfant toute seule, réfléchissez bien. Vous ne pouvez pas être certaine que votre enfant un jour n'aura pas l'envie de le connaître ; même avec tout l'amour que vous lui donnerez, rien ne remplacera "Savoir".
En avril, nous reprendrons nos visites châtelaines et nos sorties photos. En revanche, pas de vacances à l’étranger, ni de croisières cette année. A la fin de l’été une semaine à Nice en mode "échange de maisons". Tout comme en octobre avec une virée à Paris. Alors, voyez-vous, je et nous, n’allons pas nous ennuyer car nous avons toujours des projets sur le feu.