13 ans, les siens et les miens.

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Pour une petite fille 13 ans ça change tout. Son corps change, elle grandit et prend des formes. De fillette elle passe

à petite jeune fille. Première grande étape.

La semaine dernière, une de mes princesses Héloïse a soufflé ses 13 bougies. Mon Dieu, où sont mes 13 ans !

Pour Emilie, nous dirons aux alentours de 13 ans ! 

Héloïse, devient une belle jeune fille aux magnifiques cheveux bruns brillants dans lesquels il y a de jolis reflets naturels ; souvent en jean comme beaucoup de copines de son âge. Mais aussi souvent en mini jupe.  Moi, à cet âge là, je portais des jupes plissées jusqu’au genoux.et des socquettes blanches. Ma mère n’ayant jamais voulu que je laisse pousser mes cheveux, Depuis l’âge de 10 ans, je n’étais pas très mignonne, avec mes cheveux courts et ma raie sur le côté. L’année de mes 13 ans j’ai eu le droit à un indéfrisable pour les rendre un peu plus souple. Celles qui ont le même âge que moi, se souviennent certainement les bigoudis chauffants arrosés d’un produit hautement chimique qui fixait l’intensité de la frisure, et encore, quand ils ne vous brûlaient pas les cheveux et nous les rendaient tout crépus et secs comme du foin.

Mes cadeaux d’anniversaire, se résumaient très souvent à un livre ou un objet d’utilité, rarement en rapport avec la coquetterie. Ma Princesse, Elle, elle a reçu par sa maman un BaByliss chauffant pour faire des jolies boucles. Un bluetooth pour écouter sa musique offert par son beau-père et par nous un petit bracelet en argent, très apprécié pour ses breloques et un livre demandé de sa série préférée.

 

Maintenant, bien avant l’âge de 10 ans, les petites filles s’intéressent à la mode. A mon époque, il a fallu attendre les années 1959 pour copier les jolies robes en vichy de Brigitte Bardot et les premières ballerines mythiques « Repetto » assorties à nos jolies jupes gonflantes, sous lesquelles nous mettions un jupon très amidonné. Pour qu’ils soient encore plus raides, parfois nous le trempions dans du sucre.

 

Avant, ce débordement de vichy de toutes les couleurs, nous portions, de jolies robes fraîches et pimpantes avec de beaux cols « claudine », réservées souvent pour le dimanche. Il faut savoir, que l’on changeait la façon de s’habiller, deux fois dans l’année. La Toussaint donnait la note hiver et la messe de Pâques la note printanière. L' "endimanchement" a été de mise jusqu’aux années 1960. 

 

 Parlons un peu de nos loisirs. Pas de télévision, elle a commencé à se répandre dans certaines familles dans les  années 1950. Chez moi, il a fallu que je me marie en 1963, pour avoir une télévision ; mes parents ont acheté la leur qu’après mon départ. Les ordinateurs étaient loin d’avoir le look de nos premiers ordinateurs des années 1980. Et en ce qui concerne le téléphone portable, nous n’aurions  même pas imaginé que cela existerait. La majorité des gens,  n’avait déjà pas le téléphone à la maison. Il était réservé seulement pour les gens riches, les commerçants et encore pas tous, en un mot, réservé à des privilégiés, on allait au café d’à côté pour les urgences ou à la poste. Dans les années 1960, quand les particuliers ont commencé à demander une ligne., l’attente pouvait être de 3 ans.

 

Souvent le dimanche nous allions à la fête foraine ou dans les zoos, quand nous n‘allions pas un dimanche manger chez les grands parents maternels et l’autre dimanche chez les grands parents paternels. Les repas de famille étaient beaucoup plus nombreux que maintenant. Une chose qui a complètement changé, c’est : quand les grands-parents ne pouvaient plus nous recevoir car préparer les repas pour plusieurs personnes commençaient à leur peser ; le relais était  automatiquement repris par nos parents ou nos oncles et tantes. Ce qui est rarement le cas au XXIème siècle. Je serais curieuse de savoir à notre époque, combien de fois, allons nous manger chez nos enfants dans l’année ? Il est vrai maintenant beaucoup de couples travaillent !

De la communion solennelle à l’âge de 15 ans, rarement les filles sortaient de chez leurs parents. Le père avait toujours un œil sévère sur la moralité de ses demoiselles. Beaucoup d’entre nous arrêtaient les études quand elles avaient obtenu le Certificat ou le Brevet élémentaire. Ne pas oublier que l’école est obligatoire jusqu’à 16 ans, que seulement depuis 1959. Pour nous les mamies nées pendant et après la guerre ce n’est pas si loin que ça puisque nous l’avons vécu. Les jeunes filles qui ne se dirigeaient pas dans  les usines pour travailler, s’inscrivaient dans une filière comme les Cours Pigier, pour apprendre la sténo, la dactylo et la comptabilité. Quelques unes allaient en apprentissage chez un coiffeur. Mais il restait quand même beaucoup de jeunes filles dans les milieux modestes où l’usine était la seule solution. Les 2 baccalauréats avaient une autre valeur que celui de maintenant, souvent c’était les enfants d’un milieu favorisé qui allaient au lycée et faisaient de grandes études et commençaient à acquérir un avant goût de liberté.

 Néanmoins celles qui avaient la chance de poursuivre leurs études, la discipline était de rigueur, le pantalon était proscrit pour les demoiselles et ne parlons même pas des mini jupes qui n’étaient pas encore sorties et encore moins du maquillage.

 Un souvenir encore présent dans ma mémoire et qui aurait encore sa place dans toutes les classes primaires françaises. Quand nous rentrions chaque matin, une phrase de morale était inscrite sur le tableau, et l’enseignant commençait sa journée en développant la phrase du jour.

 

Tous les jeunes ne possédaient pas leur chambre personnelle et quand ils avaient la chance d’en avoir une pour eux tout seul, leur mobilier était choisi par leur parent. Bien souvent ils ne pouvaient pas y installer ce qu’ils voulaient,  les plus audacieux bravaient les interdits et accrochaient des posters de leur acteur ou chanteur préféré. Les filles choisissaient avec leur mère le tissu de leurs doubles rideaux et  le dessus de lit assorti. Je  me souviens avoir été obligée de demander à ma mère l’autorisation d’accrocher un poster de Françoise Hardy  et un autre de Salvatoré Adamo. J’ai obtenu la permission à condition que je n’abîme pas le papier peint.

 

 Une chose en revanche qui ressemble à mon époque. Héloïse a découvert la lecture et elle aime beaucoup les histoires qui se rapprochent de sa vie d’adolescente, de ses rêves, le tout agrémenté de sentiments et de situations romantiques. En 1956, je commençais à lire du Delly et du Max du Veuzit petits romans d’amour populaires. 2016, c’est Cassidy Cathy et sa série Cœur Poivré, qui est à la une. Ma Princesse, pense déjà aux premiers flirts.

Néanmoins, je reste toujours aussi surprise en regardant mes petits enfants vivre leur vie. Certaines évolutions de société me dépassent un peu ; pas toujours facile à accepter, mais c’est normal, pour avancer il faut que la vie évolue. Alors, oui 13 ans est un tournant important, plus du tout petite fille et pas encore une femme, mais le virage est bien amorcé. Et pour moi, mes 13 ans sont loin, mais ils me semblent que c’était avant, avant-hier.

Comments

[Julie]

Ah, j'oubliais le téléphone. Après, j'arrête.

Nous, pour téléphoner, nous allions chez un voisin qui venait de prendre sa retraite, un ancien fonctionnaire de la police parisienne, un bourgeois donc...Sinon, c'était la poste la journée. Je me souviens qu'en pleine nuit, nous allions réveiller ces voisins. Dans une famille de 9 enfants, y'en avait toujours un malade. A l'époque, les toubibs se déplaçaient encore en pleine nuit. Ces médecins avaient la vocation, pas comme ceux de maintenant qui ont des horaires de fonctionnaires 9h-12h, 14h-18h30, pour le mien en tout cas. Car, le toubib de mon mari est de l'ancienne école. On peut l'appeler le dimanche et le soir tard. On peut l'appeler sur son portable quand il est en rendez-vous.

[Julie]

Oh, j'oubliais. Elle est mignonne comme tout Emilie. Elle a un sourire franc. On sent une jeune fille bien dans ses baskets. Je ne lui vois pas de mâchoire en acier. Aurait-elle échappé à "cette mode carnassière" ?

Oui, maintenant, les repas de famille s'espacent. Jusqu'à Noël (et oui, toujours cette rancune sous-jacente après la dispute avec ma fille), je ne les invite que de loin en loin. 2 fois depuis Noël, avant, c'était une fois/mois.

Par contre, ma fille passe à la maison (sans téléphoner auparavant, on est là ou pas) à chaque occasion, fête des mères, anniversaire de son père, fête des grands-mères. Dimanche peut-être encore pour son père ! On se fait une bise du bout des lèvres, on parle des petits enfants, de la pluie et du beau temps. Bref, on évite les sujets qui peuvent fâcher.

Sinon, elle et son mari faisaient 2 ou 3 grands repas / an, avec les autres grands-parents, frères et sœurs. Normalement, nous devrions en avoir un pour fêter les grandes vacances en juillet. Sais pas si j'irai, j'ai la rancune tenace, et elle-aussi.

Ah oui, les jolies robes en "vichy". Sais-tu que les touristes en demandent et sont déçus de ne pas en trouver ? Par contre, j'ai lu un article récemment sur l'ouverture d'une nouvelle boutique, qui vendrait rien que du "vichy". J'aimerais bien croire qu'elle va marcher. Je ne suis pas encore passée devant. A une époque, je disais à mon mari "trouve des chemises en vichy". Mais, pas facile. Ah oui, cette année, j'ai vu dans 2 boutiques des robes en vichy.

Bonne journée encore pluvieuse.

[Julie]

Bonjour

Je me retrouve aussi dans certains passages : la dactylo et la sténo que j'ai appris aussi et que j'ai envoyé balader, à force d'entendre ma mère dire que je lui coûtais cher. Jamais, elle ne me, ne nous donnait de l'argent quand je (nous) partais en pension, alors, je lui en "piquais, volais" comme on veut. Je "piquais" l'argent du lait. Ca m'a au moins permis de savoir taper avec mes 10 doigts. Mon fils ainé, un été, s'est astreint à apprendre à taper avec ses 10 doigts, avec mes méthodes.

J'ai aussi connu les changements de vêtements, selon les saisons. Qu'ils fassent froid ou chaud, on les changeait immanquablement à Pâques et à la Toussaint. Je me souviens de certains dimanches de Pâques où je me gelais (enfin toutes les filles) dans nos jolies robettes, avec juste un petit gilet sur le dos, les manteaux étant remisés au placard jusqu'à l'année suivante. Le reste de la semaine, on se promenait en "guenille", enfin, j'exagère un peu, mais il fallait avoir l'air digne pour aller à la messe du dimanche. Que nous soyons "riches" ou pauvres, nos parents nous habillaient de vêtements neufs rien que pour le dimanche. Ah, le paraître !

Les repas de famille étaient effectivement nombreux. Si ce n'était chez nous, famille très nombreuse, c'était chez des cousins. Il y avait toujours une communion, un baptême, un mariage à célébrer. C'était mes meilleurs moments, où ma mère nous fichait la paix et où nous retrouvions avec plaisir nos cousins... car, le reste, bof, et rebof. J'ai détesté être sous la coupe de ma mère jusqu'à 21 ans. D'ailleurs, j'ai souvent "charrier" mon cher mari en lui disant que je l'avais épousé à 19 ans pour devenir majeur et pouvoir dire "merde" à ma mère.

[Une page ecrite]

Où sont nos 13 ans... ? J'adore ton billet entre nostalgie et poésie... Je pourrais mettre les mêmes photos... En tous les cas c'est fidèle à mes 13 ans !

Héloïse est une petite jeune fille ravissante !

Bisous

Mary

[Patricia_Lea]

Même si je suis moins prèsente sur les blogs et sur mon blog, c'est toujours avec plaisir que je lis vos billets un mèlange d'hier et d'aujourd'hui dans ce billet un brin de nostalgie pour moi .Un très Joyeux Anniversaire à votre jolie princesse

Cordialement

Patricia