Grimaud
C'est plus difficile maintenant d'être présente ici aussi régulièrement qu'avant. Ce n'est pas grave, je ne vous oublie pas et je suis toujours là. Qu'avons-nous fait depuis mon dernier billet.
Nous sommes partis en vacances sur la côte d'azur. Notre port d'attache était Grimaud avec notre nouvelle formule : "Echange de maisons" et partage de ballons. Là, il n'y aura pas d'échange de domicile, seulement un échange de ballon., qui nous permettra d'aller chez un hôte en lui donnant notre ballon ainsi il pourra aller lui aussi où il voudra sans recevoir les gens chez qui ils iront J'avais obtenu ce précieux sésame, parce cet été nous avions reçu une australienne à Pralognan, son mari ainsi qu'une amie pour un trek dans la Vanoise, sans que nous allions chez eux à l'autre bout du monde.
Sur un immense terrain, à deux pas de la cité lacustre de Grimaud, dans les vignes, nous avions cette grande maison pour nous tout seul. Myrtille était heureuse, son terrain de jeu faisait au moins 4.000 m². Petit bémol le soir avant de la sortir il fallait faire très attention, car une famille de sangliers venait vermiller sous nos fenêtres, c'était surprenant le matin en nous levant de voir la bordure de la terrasse tout autour de la maison retournée. Bon ! nous n'avons pas eu d'affrontement.
le lendemain matin, notre première visite a été pour Port Grimaud : "la Venise Provençale du XXème siècle", j'avais des doutes sur ce village entièrement conçu pour le tourisme. J'avais tort. 50 ans après, pas une ride, de jolies maisons colorées, des ponts, des rues. Mais surtout des bateaux amarrés devant les maisons. Bel ensemble qui n'a pas vieilli car très bien entretenu par les propriétaires.
Dans les années 1960, l’ architecte François Spoerry imagine un lieu où amarrer son bateau devant chez soi . Il créera une ville privée de plus de 2.000 logements.
J'ai été touchée par l'histoire racontée sur la première idée de cet ensemble. C'est pourquoi je la partage avec vous. On vient ici en touriste sans savoir la plupart du temps le pourquoi du comment.Et là, ce pourquoi a permis à un prisonnier de vivre et construire dans ses rêves.
Port-Grimaud doit son origine au rêve d'un prisonnier. Pour tenir dans l'enfer de Dachau, où il fut déporté pour faits de résistance, François Spoerry s'évadait en songeant aux méandres des antiques citées lacustres phéniciennes. Passionné de mer, ce jeune architecte mulhousien rêvait depuis ses études d'un lieu où il pourrait amarrer un bateau devant son salon pour dissoudre les frontières entre terre et mer. Dans la froideur des baraquements allemands, il réincarne les anciens villages, en conçoit chaque trait, dessine les canaux, imagine une architecture empruntée aux figures de style traditionnelles, éclaire les façades de couleurs solaires, tord le fer forgé des balustres, flanque les places de fontaines et d'ombres végétales... Reste à en trouver l'emplacement. A la fin des années 1950, Brigitte Bardot a popularisé le golfe de Saint-Tropez en s'installant à la Madrague. Sur la Côte d'Azur, où prospecte Spoerry, le prix des terrains a flambé et ils sont de plus en plus rares en bord de mer. Mais un marécage infesté de moustiques ne trouve pas preneur. Le site est idéal pour les projets de l'architecte, lové au fond d'une rade protectrice avec son accès routier en retrait du bord de mer. Pour une bouchée de pain, il emporte les 30 hectares de cette « petite Camargue », comme l'ont baptisée les pêcheurs et, après trois ans de négociations obstinées avec la municipalité de Grimaud, il arrache un permis de construire. (sources Internet)
Alors, voyez-vous parfois on se fait de drôles d'idées en voyant se construire certaines choses qui nous dépassent et pas toujours comme on les aime. Non, je vous assure, cette première balade m'a réconciliée avec les idées que l'on peut se faire.Si les romains se firent assez discrets, les Phocéens de Marseille trouvèrent l'endroit si charmant qu'ils y fondèrent une colonie : Athénopolis.
Mais c'est le Moyen Age qui marqua le réel essor de la région qui s'appelait alors le Freinet (ou Fraxinet), principalement après la fuite des sarrasins implantés là aux VIIIème et Xème siècles. On vit notamment des chapelles et églises pousser comme des champignons (N-D de la Queste, chapelles des Pénitents et Saint Roch, églises St Michel et St Pons,...). (sources Internet)
Tout en nous promenant dans ses ruelles escarpées, nous avons fait, plusieurs belles rencontres.
la première avec une galerie d'Art, aux tableaux superbes pas tout à fait pour notre bourse, mais avec le plaisir gratuit d'admirer et de parler avec le propriétaire, un passionné qui nous a fait partager les détails de certaines oeuvres, la technique ainsi que celle des sculptures présentes. Merci Monsieur l'inconnu pour votre gentillesse et votre savoir.
La seconde rencontre, trois gamins du village, que nous avons croisé sans arrêt à chaque détour des ruelles et dans les ruines du château. Super gentils, fiers de poser, convaincus qu'ils allaient faire la une des journaux, vous savez j'ai l'air d'un paparazzi quand je me déplace avec mon gros appareil pendu à mon cou. Des enfants joyeux, turbulents, pour les lesquels ce vieux village n'a plus de secrets ; bien loin de ceux qui préfèrent passer leurs journées devant un écran. Cela fait plaisir qu'il y ait encore des enfants qui se tricotent des souvenirs pour leurs vieux jours lointains. Eux aussi, m'ont touchée.
Je vous assure, une première journée bien réussie.
A bientôt pour la suite de nos vacances.....................