Retour occupé
Merci à toutes celles qui ont mis un commentaire sympathique sur mon dernier billet pour me remonter le moral. Vous avez toutes raison. Je note certaines idées intéressantes, que je pense exploiter. Malheurusement pour celui de broder, je ne peux plus, trop d'arthrose dans mes mains. En revanche, il y a eu un com. pas sympa du tout. C'est incroyable, se sentir anonyme, et caché derrière un écran, cela donne l'envie de se défouler méchamment, gratuitement. Je suppose que cette personne est foncièrement méchante et mal dans sa peau.
Nous sommes rentrés, samedi dernier et après 6 semaines d'absence il y a beaucoup de choses à faire, donc cela me fait du bien. C'est un grand plaisir de retrouver ma grande maison. J'ai commencé par refaire le ménage, ça j'aime bien. Retirer le restant des décorations de fin d'année. Changer les choses de place, j'ai ressorti des objets rangés au grenier pour redonner un autre aspect, une nouvelle ambiance. J'aime faire ça à chaque saison. Vous le savez ma maison et sa déco est aussi une de mes passions. Du reste j'aime regarder les livres de déco, mais en ce moment les modes ne sont pas les miennes. Néanmoins , je pique parfois des astuces qui donnent un peu de modernisme à mon intérieur. Je cherche toujours une idée que je pourrais mélanger à ma déco atuelle.
En 1964, j'avais 20 ans, je faisais déjà les puces à St. Ouen pour dénicher des choses anciennes, afin de donner à mes maisons des aspects différents des autres maisons. Je sais, que pour beaucoup, je vis dans mes vieilleries. Je me moque de ce que l'on peut en penser. Les personnes qui pensent cela me connaissent mal. J'ai toujours adoré ce que les autres n'aimaient pas. J'ai d'abord habité deux chambres de bonne à Paris à la Place Clichy, les antiquaires et les salles de ventes du coin me connaissaient, l'ancienne salle Drouot aussi. Ensuite avec le 1% patronal j'ai eu un grand appartement à Aubervilliers, mon mari de l'époque préférait les meubles contemporains, pour lui faire plaisir j'ai cédé et nous avons acheté une salle à manger en teck, c'était la grande mode dans les années 1970, avec un salon bien carré en tissu vert bouteille. Mon Dieu quelle horreur, je ne m'y suis jamais faite. Comme je ne travaillais pas, j'essayais toujours d'agrémenter ma maison avec ceci cela, je garnissais mes fenêtres de doubles rideaux en embrase et j'ajoutais quelques bibelots anciens que je trouvais dans le grenier de ma grand-mère. A vrai dire, je n'en pouvais plus de ces meubles modernes. Au bout d'un an j'ai commencé à revendre la salle à manger avec son bahut à portes coulissantes et je l'ai remplacé par un buffet ancien que j'ai trouvé dans la salle des ventes. Quand mon mari est renté le soir, il n'y avait plus de table ni de chaises mais un meuble beaucoup plus à mon goût, la table et les chaises ce serait pour la prochaine fois. Ceux qui aiment les brocantes savent que l'on ne trouve pas tout du premier coup. et de ce jour là, mes goûts n'ont jamais changés, je me suis orientée vers le XIXème siècle car on en trouvait encore beaucoup dans les années 1970, malgré que je préférais le XVIIIème mais beaucoup plus cher et beaucoup trop de copies. Moi je voulais du vrai.
Un jour, une amie déménageait l'appartement de sa grand-mère du côté de Saint Cloud, elle m'a vendu pour quelques billets : 30 FR, deux bibliothèques Napoléon III que j'ai toujours. Deux cadres anciens avec les portraits de ses arrières grands-parents peints en 1860, dont je me suis séparée avant d'arriver ici, mais ça je le regrette. Quelques beaux bibelots, une table bureau et d'autres choses du même genre que j'ai toujours. Ensuite nous avons fait construire notre première maison dans un tout petit village de l'Oise, beaucoup plus grande, 4 chambres il fallait meubler, donc re belotte ; antiquaires, brocanteurs, Emmaüs etc... et cela n'a plus jamais arrêté. Mon second mari avait une grand-mère qui avait les mêmes goûts que moi, vous savez le genre grande dame bon chic bon genre, quand elle voulait me faire plaisir elle m'apportait une antiquité, comme ce vieux violon avec son coffret noir, de beaux livres anciens et quelques peintures. Donc voyez-vous ce n'est pas d'aujourd'hui. J'ai toujours été fidèle dans mes amitiés comme dans mes goûts. Jamais je n'ai succombée aux histoires de mode, ni en quoi que ce soit du reste.
Je ne vous l'ai pas dit. Un dimanche d'automne, dans l'après-midi, nous étions au premier étage dans le boudoir à regarder une émission qui nous captivait, il faisait frais, petit mari est descendu chercher du bois pour faire une flambée sympa. En remontant, il n'a pas refermé la porte correctement. On s'est introduit au rez-de-chaussée et on nous a volé une partie de mes décorations. Dans le vestibule aux pieds des escaliers, j'ai une table sur laquelle trônait quelques livres anciens dont le tome 1 des Mémoires de Chateaubriand, une édition recouverte de cuir rouge du début du XXème siècle, embarqué les 5 livres . Dans le salon ma collection d'oeufs peints et d'oeufs en céramiques pour la plupart offerts par mes enfants ou mes amis, que j'aimais associer à ma table de Pâques. Derrière une porte, sur une table se trouvait, le fameux violon dont je vous parle plus haut, entouré de quelques bricoles auxquelles je tenais. A côté de cela l'argenterie et les verseuses anciennes en baccarat n'ont pas bougées. Pas très important ce chapardage mais suffisament pour ressentir le viol de ma maison en notre présence. Inutile de dire que dans la semaine qui a suivi une alarme a été posée avec quelques sophistications supérieures à la vieille que nous avions qui ne servait pas à grand chose, car petit mari ne voulait jamais la mettre. Oh ! cela ne nous arrivera pas, disait-il.
A une époque je commençais des collections mais je n'allais pas trop loin, car très vite elles prenaient trop de place. Mais là, j'avoue, j'ai été contente de retrouver à Pralognan dans un vaisselier au sou sol, une quinzaine d'oeufs qui m'étaient sentimentalement moins importants à mes yeux mais qui pourraient agrémenter nos prochaines Pâques. Voici donc le petit mieux de ma semaine de retour. Malheureusement le temps est toujours aussi moche, il pleut beaucoup et l'environnement est vraiment gris de chez gris.
Pour toute explication de ce goût indéfectible des choses anciennes, je dirai qu'il est lié à ma personnalité, à ce que j'ai vécu et cotoyé quand j'étais enfant. Et à mes passions pour la généalogie et l'histoire. Donc rien à voir avec une question de mode. Je pourrais avoir 20 ans, 50 ou 100, rien ne changera. C'est un état de fait.