Ce que j’aime l’hiver, ce sont les paysages de neige, la nature habillée de blanc. Et pour couronner le tout, le soleil qui la sublime.
Mais quand le mois de mars arrive, j’ai hâte que la nature se réveille, que les crocus et les primevères, envahissent ma pelouse maltraitée par les branches du cerisier tombées, et les feuilles apportées par le vent. Cette année, je pense particulièrement à MAB qui n’est plus là pour aller réveiller la terre avec ses bistouris. Les arbres dans la nature sont encore tout nus et tristes. Mais les fruitiers dans nos jardins, commencent à fleurir : espoir de fruits gourmands.
Moi, aussi je me réveille et je suis ravie quand le soleil pointe son nez, cela me donne des envies de chambardement. Comme nous ne pouvons pas toujours changer nos meubles de place et refaire les peintures, je me venge sur l’apparence visuelle de mon intérieur.
C’est le moment de changer de place certains meubles qui me sont faciles ou, avec l'aide de petit mari. De déplacer les bibelots en remettre d’autres, refaire de nouvelles housses de coussins, mettre de nouvelles bougies. En un mot, donner un nouveau look dans la maison et faire rentrer le printemps. Je vous assure, il ne faut pas grand chose parfois pour remonter le moral et avoir l’impression d’être ailleurs.
Comme je l’ai toujours dit, il faut aimer sa maison et se créer de beaux environnements pour vivre en harmonie avec soi même.
Et vous, pourriez-vous vivre dans une maison continuellement en désordre ? Moi, je ne le pourrai pas. J’aime trop la beauté toutes les beautés. Par exemple, je n’aime pas aller coucher chez quelqu’un que je sais bordélique, ou rester plusieurs jours dans une maison sans âme. Je respecte les goûts de chacun, mais je ne supporte pas la négligence dans une maison, ni la négligence sur soi.
C’est un trait de caractère que je dois très certainement à maman, je ne l’ai jamais vu négligée ; son appartement était petit, toujours bien rangé, elle ne partait jamais travailler sans faire son lit et disait toujours ; il faut pouvoir penser à sa maison quand nous n’y sommes pas, comme à une belle personne qui nous donne l’envie de rentrer pour nous y réfugier le soir après une journée de travail. Sa cousine Sylvia, avec laquelle elle était très proche était comme elle. Elle n’était pas très riche mais faisait de ses petits appartements des bijoux et savait juponner de simples caisses en bois et tables avec une cretonne assortie à ses doubles rideaux et à son dessus de lit. Et chaque semaine, elles achetaient un bouquet de fleurs de saison pour agrémenter leurs nids. Je me souviens, toutes les deux étaient coquettes et élégantes depuis leur enfance, c’est certainement ces exemples qui ont guidé mon goût des jolies choses et des beaux intérieurs.
Je dirai donc que ceci, explique cela.