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Manouedith et ses passions
5 avril 2019

Les Enfants de mon coeur

 

 Dans les années 1985. Mon mari et moi, avions le désir d’adopter un enfant du tiers monde. Nous en avions beaucoup parlé avec nos enfants.

Depuis environ deux ans, Marie nous était confiée par les services sociaux et tout se passait bien ; ayant encore ses parents, elle n’était pas adoptable. Au sein de notre famille, elle était devenue notre cinquième fille, pour les grandes une petite sœur à dorloter, elle n’avait que deux ans ½. Même s’il fallait batailler avec l’A.S.E. qui n’appréciait, mais alors pas du tout notre manière de la considérer comme des nôtres. 

Peinture, enfant, santé 

Quelle fierté et quel pied de nez 33 ans après que j’ai le plaisir de faire à ces services sociaux qui par la suite, ont mis de nombreuses fois des énormes battons dans l’engrenage de notre famille. Une belle revanche de la vie.

Pour la première fois, un salon qui a l’ambition de séduire et ravir les enfants. DR

Avant de prendre notre décision, nous avons fréquenté tous ensemble de nombreuses familles ayant déjà des enfants biologiques et ayant adopté un enfant d’Asie ou d'ailleurs. Pendant une année, nous avions suivi des conférences, des réunions parlant de ce sujet. Il était temps de prendre contact avec des pays étrangers spécialisés dans l’adoption. Mais avant cette étape, il fallait obtenir un agrément de la DASS, tout à fait différent de celui de famille d’accueil.

 

 Une année de démarches administratives. Un grand labyrinthe administratif allait s’ouvrir devant nous : enquête sociale, passage de toute la famille devant un psychologue agréé par les services sociaux et j’en passe, sans compter l’inspection de notre maison.

 Résultat de recherche d'images pour "enfants"

 

Quand mon mari et moi, sommes passés devant la psychologue. Plusieurs longues conversations se sont engagées sur nos motivations. A l’avant dernier entretien, cette dernière, nous a demandé pourquoi, nous voulions tellement adopter un jeune enfant à l’étranger ; et elle nous a dit : vous savez dans nos services nous avons des enfants plus grands qui ne sont pas adoptables mais qui ont besoin autant d’amour. Amusant quand même de s’entendre dire cela, par un service proche de celui qui nous reprochait de trop aimer et de trop nous investir pour Marie.

Résultat de recherche d'images pour "enfants" 

 La psychologue, a poussé le bouchon encore plus loin en nous racontant en détail la triste histoire d’un petit garçon de 10 ans en institution religieuse depuis plusieurs années, qui venait de perdre son papa alcoolique et dont la maman était hospitalisée à vie dans un service psychiatrique de notre région. En nous disant malgré tout, qu’étant donné que la maman était encore en vie, il ne serait pas adoptable. (Alors que des années plus tard ils me diront vous savez nous aurions pu le rendre adoptable !!!!. Etant donné que vous avez chez vous un enfant de nos services, il aurait le même statut. Elle nous a dit aussi : vous savez c’est un gentil petit garçon, c’est lui-même qui souhaite avoir une famille et pouvoir dire « maman » car il n’a jamais dit ce mot à quelqu’un et il en rêve.  Amusant là aussi, cet argument alors que l’on nous interdisait de nous faire appeler papa et maman par Marie ; qui elle, nous appelait « parrain et marraine », ses parents avaient voulu à son arrivée qu’elle soit baptisée et que nous soyons ses parrain et marraine.  Afin de pouvoir encore mieux nous attendrir, elle nous a raconté sa conception, sa naissance et ses deux premières années avant qu’il ne soit placé dans un foyer de religieuses d’où il gardera un bon souvenir, des femmes au grand cœur, intelligentes, gentilles qui ont su enfouir ces  tristes années dignes d’un roman de Zola.

Résultat de recherche d'images pour "enfants" 

 

Comme je suis quelqu’un de très sensible et particulièrement touchée par ce côté affectif qui lui manquait. J’ai toujours eu tellement d’amour à donner. Mon mari, venant d’une famille catholique très pratiquante aux valeurs anciennes, ressentait à l’époque la même chose que moi. Nous en avons parlé à nos enfants, l’aînée venait de se marier et avait quitté la maison, la seconde allait avoir 16 ans, la troisième 12 ans et notre dernière 10 ans. Alors, le choix a été vite fait avec des arguments aussi convaincants. Adieu mon petit asiatique ou adieu mon petit africain. Au dernier entretien notre réponse positive était donnée.

 

 

Une nouvelle aventure s’ouvrait à nous. Nous étions au milieu de l’année scolaire, jusqu’aux prochaines grandes vacances,  nous allions apprendre à nous connaître toutes les semaines en allant le voir au pensionnat, en le prenant à la maison et en juin en assistant à la kermesse de l'école et j'ai eu la joie d'avoir  un fils après 5 filles.

 

 

J’ai toujours son cadeau de fête des mères sur mon bureau : un soliflore composé de deux petits chats. Après avoir été longtemps à Pralognan, maintenant il a trouvé sa place sur mon bureau à côté de la photographie de mes ados et de ma petite dernière.

 Chats Pet S 1

 Très rapidement, il a pris sa place dans la fratrie. Il n’avait pratiquement plus de famille, une tante par alliance, présente de temps à autre avec un grand garçon et plusieurs cousins éloignés qu’il ne connaissait pas. Une maman malade qu’il voyait de temps en temps. Qui ne parlait pas beaucoup. J’assistais toujours à leurs entretiens à chaque visite, il lui faisait un gâteau au yaourt que nous mangions avec elle pour le goûter. Dès la première fois que j’ai rencontré cette maman, elle m’a sauté au cou avec les larmes aux yeux ce qui  a beaucoup étonné l’infirmier et l’éducateur qui l’accompagnaient, une réaction, qu’elle n’avait jamais eu avec personne. Très touchée par cette marque d’affection, j’ai compris qu’elle me confiait son enfant  et qu’elle acceptait.  Malheureusement, quelques années plus tard, nous avons eu mon mari et moi, la triste nouvelle à apprendre à l'enfant que sa maman venait de décéder à 33 ans et nous n’avons jamais su réellement pourquoi et comment ? Ce n’est pas faute d’avoir demandé en vain aux services sociaux d’enquêter et de se renseigner pour avoir une réponse à donner plus tard à son fils quand il serait adulte.  Mais là, aucune réponse ne m’a été donnée.

remi sans famille 

 Quelques temps après, il devenait adoptable, sauf qu’un évènement inattendu s’est produit. Mon mari a changé de route et il nous a quitté. Nous étions mariés depuis 20 ans. Plus de possibilité d’adoption. Une descente aux enfers pour moi, beaucoup de difficultés à accepter ce nouvel abandon ce  qui m’a valu le retrait de Marie . Je me suis retrouvée seule avec lui et son adolescence n'a pas toujours facile à gérer.

Résultat de recherche d'images pour "fille garçon"

 

Ainsi, la vie a continué avec de longues périodes de silence, mais toujours avec des retours car je gardais un œil sur lui. Dix années avec une jeune femme qui lui a donné deux enfants et une épreuve supplémentaire, après l’arrivée du second enfant, ils se sont séparés et plus tard la maman est venue s’installée avec eux et un nouveau compagnon aux pieds des Alpes. En mettant de la distance et en refaisant sa vie elle a tout fait pour effacer le papa. Il y a plus d’un an,  Il s’est confié à Marie qui m’a tout raconté. J’ai fait une petite enquête (les recherches cela me connaît) et j’ai retrouvé leurs traces, ce qui lui a redonné du courage pour remonter du gouffre dans lequel il se trouvait  et entreprendre une nouvelle formation avec l’idée de tout recommencer dans notre région. Avec l’objectif numéro 1, renouer avec ses enfants et faire valoir ses droits.

Résultat de recherche d'images pour "papa" 

 Arrivé il y a quelques jours, il est déjà à la recherche d’un emploi de conducteur de gros engins et il est en passe d’avoir une location meublée près de chez nous. Avec l’aide précieuse de celle qu’il a toujours considéré comme sa sœur nous allons l’épauler et lui donner le coup de pouce indispensable. Alors espérons qu’il retrouve un nouveau départ et qu’il redevienne aussi épanoui que Marie depuis qu’elle est de retour près de nous.

 

Depuis une trentaine d'années, jamais je ne les ai abandonnés et ils ont pu toujours compter sur moi. Et je peux dire que faute d’adoption, j’ai pu leur donner de mon Amour. Et que je ne suis jamais rentrée dans le jeu des administratifs qui ne voulaient pas que je les considère comme les miens. Ils n’ont jamais oublié  leurs parents, mais ils ont eu la chance aussi d’avoir des parents de substitution et que tous les quatre nous les avons aimés.

 Résultat de recherche d'images pour "amour"

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