Ce blog est intitulé : "Manouedith et ses passions". Depuis 5 ans, je partage avec vous tout ce que j'aime. Aujourd'hui, je vais vous parler d'une grande dame que j'apprécie beaucoup. Née, dans la seconde partie du XIXème siècle dans une famille très modeste et qui a malgré tout, fait tout pour faire une grande carrière dans la mode elle a révolutionné le début du XXème siècle, je veux parler de : Gabrielle Chanel dite "Coco Chanel"
Si j'avais les moyens ; c'est chez Chanel que je m'habillerai. Mon admiration pour Coco date des années 1960 quand elle est revenue dans le monde de la mode à plus de soixante dix ans, après 14 années d'absence. En 1956, elle lance son célèbre tailleur en tweed gansé aux quatre poches et fermé par de jolis boutons bijoux. Je trouve ces "costumes" (comme elle disait) d'un goût exquis, indémodables et qui donne à la femme un look d'une grande élégance. Quelques années plus tard, ces tailleurs sont copiés et vendus dans le prêt à porter pour tous. Je garde précieusement l'un d'eux dont j'aime encore porter la veste sur un pantalon noir. Ne disait-elle pas : "ne pas succomber à l'idée de mode qui change sans arrêt" , mais il faut avoir un style. Pour moi, le style Chanel me conviendrait parfaitement.
J'ai toujours aimé les personnes qui ont de l'ambition et qui sont des battantes. Je suis admirative pour ceux et celles qui grimpent l'échelle sociale par la réussite de leur travail et qui ne se contentent pas de la médiocrité parfois dans laquelle malheureusement ils sont nés. Gabrielle Chanel est l'une de celle là. Née en 1883, dans une famille dont le papa Albert Chanel sillonne les routes d'Auvergne en vendant des costumes de travail, des sous vêtements, des camisoles et des bonnets de nuit. La maman, fatiguée par les grossesses à répétition meurt de la tuberculose quand Coco a 12 ans.
les colporteurs existent depuis le moyen-âge.
Gabrielle Chanel que son papa appelle "Coco" aime profondément ce premier homme de sa vie, pourtant il va lui jouer un vilain tour. Elle en restera marquée à jamais. Au lendemain du décès de sa maman, il les conduit ses deux soeurs Julia-Berthe, Antoinette et Elle dans un orphelinat bien austère, une forteresse glaciale tenue par des religieuses à Aubazine en Corrèze ; en les quittant il les embrasse en leur disant : " je viendrai vous rechercher"; une promesse qu'il ne tiendra pas, elles ne le reverront jamais.
Le monastère d'Aubazine
Après Aubazine, ce sont les dames chanoinesses de l'Institut Notre Dame de Moulins qui lui apprennent le métier de "couseuse". A Notre Dame, elle y retrouve sa tante "Adrienne" du même âge qu'elle, qui se trouve là en tant que pensionnaire. Elles ne se quitteront plus. Toutes les deux ont la même ambition, Elles veulent se sortir de leur milieu et ne pas rester toute leur vie de simples cousettes. A deux c'est beaucoup plus facile pour se tenir les coudes et Elles font tout pour atteindre leur objectif.
Adrienne
De 1903 à 1906, elles sont employées dans une maison de confection pour dames à Moulins. En 1906, Coco rencontre un riche bourgeois Etienne Balsan, qui lui fait découvrir la vie de château à Compiègne. Au bout d'un certain temps, Elle s'ennuie un peu et décide de transformer d'abord ses chapeaux ensuite les vêtements. Elle se lie d'amitié avec les dames qui passent à Royallieu chez Balsan les jours de fêtes. L'idée lui vient d'enlever toutes les fanfreluches sur les chapeaux et transforme les robes en en créant des nouvelles dans des tissus simples comme le jersey. Contrairement aux autres grandes couturières Elle opte pour un style différent complètement décalé et qui donne une nouvelle allure aux femmes. Ses créations avant gardistes, très sobres, sont l'inverse de ce que porte les élégantes de l'époque.
En 1908, Elle rencontre l'homme qui sera son plus grand Amour "Boy Capel" ; en 1909 sous ses conseils elle débute son artisanat de modiste dans la garçonnière parisienne de son ami Etienne Balsan et profite de son carnet d'adresses. Ainsi le pied à l'étrier, Elle n'arrêtera plus de grimper les échelons de la célébrité. Malgré tout, Elle s'arrêtera pendant la période de la seconde guerre mondiale, fermera sa maison de couture en septembre 1939 et ne la ré ouvrira qu'en 1954. Pendant la guerre, seuls les départements parfums et accessoires resteront ouverts.
Mon parfum préféré, vous l'avez peut être deviné, c'est un Chanel et pas des moindre le N°5 ; parfois je lui fais des infidélités pour quelques "Guerlain" ; mais le N°5, reste le privilégié.
Dans les années 1920, un de ses amis proche Dimitri de Russie lui fait connaître le chimiste Ernest Beaux et c'est avec lui qu'elle suit sa seule intuition, sa seule inspiration ; Elle veut un parfum qui lui corresponde, qui concentre et recèle tous les mystères, toute la séduction féminine, une abstraction parfaite et stable à l'heure ou les parfums ne sont que de simples senteurs florales et éphémères. Elle donne ses indications et Ernest Beaux ne tarde pas à lui présenter deux séries d'échantillons numérotés de 1 à 5 et de 20 à 24. Après avoir hésité sur plusieurs, c'est le N°5 qui l'emporte ; Elle demande à Ernest Beaux de le transformer jusqu'à ce qu'elle le reconnaisse comme le parfum de femme à odeur de femme, la fragrance quasi primordiale et parfaite dont Elle a l'intuition. Ainsi, en 1921 Elle lance son premier parfum.
Elle a choisi de l'appeler N°5 parce que c'était la cinquième proposition d'Ernest Beaux et que le n° 5 a toujours été son chiffre de chance. Il faut savoir que Coco Chanel aime les symboles. De la même manière Elle choisit un flacon d'une parfaite transparence parce que d'après Elle, c'est le parfum qui doit être mis en valeur et non son contenant. Depuis, seul le bouchon à légèrement changé le cabochon était plus plat. Savez-vous que depuis 1959, le flacon de N°5 est exposé au Musée d'Art moderne de New York.
Parfois, je me surprends à regarder sur ebay les sacs "vintage" de chez Chanel, d'autant plus que je les aies vu fabriquer dans le village où j'habitais dans une autre de mes vies.
C'est en 1955, qu'Elle créa un sac matelassé avec une bandoulière en chaîne qui devint emblématique du style Chanel au même titre que la petite robe noire sortit en 1926 et ses "costumes". Les premiers sacs matelassés dont Elle eut l'idée étaient comme celui, ci-dessous en tissu et non en cuir. Je trouve que posséder un de ces sacs met en valeur un beau manteau ou une jolie robe, pour moi, c'est d'un chic...
Durant sa carrière, Coco Chanel a également mis à la mode les bijoux fantaisies, grandes chaînes, sautoirs en perles. Bijoux ornés de pierres semi-précieuses. Elle n'aime pas les bijoux discrets, Elle préfère les broches volumineuses, les lourds bracelets et les colliers à profusion.
Elle a également créé un département joaillerie ou Elle laisse aller son imagination certains soirs de solitude et souvent ses créations ont l'allure byzantine.
Coco Chanel, a traversé le XXème siècle en étant l'amie des Grands de ce monde, l'amie des Artistes ; plusieurs de ses grands mannequins sont devenus célèbres. Elle a travaillé avec acharnement jusqu'en 1970. Elle meurt seule dans sa chambre d'hôtel du Ritz ou Elle loue le 7ème étage de ce palace préférant se sentir entourée car la solitude lui est devenue insupportable depuis qu'Elle n'a plus d'hommes à aimer. Dans la journée Elle occupe ses appartements de la rue Cambon et fréquente toujours aussi assidûment ses ateliers, toujours présente jusqu'au dernier jour, ses ciseaux attachés à un bolduc pendait toujours à son cou . Elle nous quitte le 10 janvier 1971 et repose maintenant au dessus du lac Léman dans un cimetière de Lausanne. Une stèle surmontée de 5 Lions surveille un parterre de fleurs blanches, sur le côté un petit banc en pierre pour que l'on vienne parler avec Elle ou l'écouter.
En conclusion : les deux grands malheurs de sa vie : l'abandon de son père et le départ de sa mère en ont fait une battante déterminée à échapper à la médiocrité dans laquelle Elle est née. Ce qui renforce ma conviction depuis toujours : quand on veut on peut, la seule chose c'est de se donner les bons moyens pour s'en sortir et de ne jamais désespérer.
Mes sources sont les deux livres d'Isabelle Fiemeyer
Un parfum de mystère et Chanel Intime