Mon blog est intitulé « Manouedith et ses passions ». Vous le savez, je suis quelqu’un de passionnée. Quand j’aime quelque chose, j’y consacre beaucoup de temps et j’essaie de faire partager ma passion.
Pendant plus de 50 ans, j’ai vécu à fond « la généalogie » Mes recherches ne se faisaient pas comme la plupart des chercheurs de maintenant.
Arbre commençant par ma mère.
Dans les années 1970/2000, pas si facile que ça. Il fallait fréquenter les archives à des heures de bureau et rechercher soi même, c’était très enrichissant, on apprenait, on découvrait des époques que l’on ne soupçonnait même pas.
Maintenant on fait son marché sur Internet en restant assis chez soi devant son ordinateur on copie sur ceux qui ont souvent aussi copiés ailleurs sans vérifier les sources ; c’est ainsi que se répandent les erreurs et que certains se retrouvent avec des généalogies très fantaisistes et complètement fausses. Au XIXème siècle les gens riches faisaient travailler des généalogistes pour leur fournir des généalogies de complaisances qui les apparentaient à l’aristocratie.
Il faut dire que moi, je ne faisais pas de la généalogie pour additionner des dates et avoir le plus d’ancêtres comme font les Mormons afin de les baptiser et bien d’autres qui collectionnent les dates pour remonter le plus loin possible et se vanter d’avoir un nombre impressionnant d’ancêtres.
Je le faisais pour savoir comment c’était avant, quels étaient les métiers de l’époque, comment vivaient les gens ; souvent je juxtaposais mes trouvailles généalogiques à l’histoire de la France des mêmes années. Je peux dire que pendant ces 50 ans je me suis régalée et cela a éclairé certains épisodes de ma vie plutôt sombres.
Le matin, Je partais après avoir déposé les enfants à l’école et je rentrai après l’école. Quand j’ai commencé, comme j’habitais à 20 minutes des archives départementales de l’Oise, je n’y allais qu’un après-midi par semaine, très vite je suis passée à deux après-midi. Quand ma dernière fille est rentrée au collège et que tout mon petit monde déjeunait à la cantine, mes demi-journées se sont transformées en journées entières ; je faisais même des recherches pour des amis.
Très vite, mes recherches m’ont amené à visiter aussi les archives des autres départements mitoyens au mien et celles de Paris. Justement aux archives départementales de Paris, j’ai fait la connaissance d’une dame, qui m’a donné un tuyau pour faire de la généalogie à une échelle plus grande en me conseillant de proposer mes services à l’ Office de Généalogie dont elle faisait partie et qui recrutait des chercheurs occasionnels dans ma région. A l’époque cet Office, n’avait qu’un seul bureau à Rennes., c’est ainsi que je me suis retrouvée chercheuse occasionnelle chez Bovyn-Dechnick et j’ai travaillé pour eux plus de 20 ans. Inutile de vous dire que je ne gagnais pas grand-chose, mais je sortais de chez moi et j’avais l’impression d’être quelqu’un d’autre. J’ai découvert le plaisir d’apprendre des choses enrichissantes et passionnantes et en même temps, je pouvais assouvir ma passion. J’ai très vite découvert, que faire des recherches pour les autres m’apportaient autant que quand je traquais mes ancêtres.
Merci à cet Office qui m’a fait connaître la généalogie à un autre stade, celle ou l’on travaille pour la recherche d’héritiers. Jusqu’à ce moment là, mes recherches commençaient 100 ans en avant par rapport à l’année dans laquelle nous étions. Avec une dérogation du Procureur, j’allais découvrir des archives beaucoup plus récentes, c’est , pour cela que je suis allée plusieurs fois consulter les archives judiciaires dont je vous ai parlé la semaine dernière, dans mon billet sur la Sainte Chapelle.
J’ai fait la connaissance avec le CARAN (centre d’accueil et de recherches des archives nationales) à Paris, de l’Hôtel Soubise, où j’ai pris des cours ainsi que l’hôtel de Rohan dans le Marais. Une année j’ai même pris des cours de paléographie tous les samedis. Et Je suis allée me perfectionner chez les Mormons. Jamais je ne manquais les congrès de généalogie et les conférences. J’ai même emmené Annabelle avec moi au Congrès de Vichy ; j’aimais partager cette passion avec mes 4 filles. Toutes m’ont accompagnée un jour ou l’autre aux archives.
Maintenant la généalogie s’est tellement développée, que même les grands Offices ont des succursales partout en France et des chercheurs à plein temps. J’ai fait aussi des recherches pour un grand avocat. Comme je suis quelqu’un d’honnête, consciencieuse, rigoureuse, méthodique et organisée, mes missions étaient toujours exemplaires et enrichissantes pour moi. Je peux dire que ces moments là ont été des moments d’exceptions dans ma vie et ils m’éloignaient de mes soucis conjugaux.
A une époque j’ai pensé m’installer à mon compte, malheureusement j’ai toujours partagé ma vie avec des hommes qui préféraient que je ne travaille pas, c’est tellement plus pratique une femme à la maison qui élève les enfants et qui s’occupe de tout. Dans ces années là, un salaire suffisait. Il y avait encore beaucoup de mamans au foyer et mon mari ne prenait pas mes missions au sérieux, mais plutôt pour un amusement, sans jamais se douter ce qu’elles pouvaient m’apporter, moi la jeune femme qui n’avait que son certificat d’études.
IL ne m’encourageait pas dans l’idée d’en faire mon métier, au contraire, il me montrait tous les désagréments financiers que j’aurais en étant à mon compte et cela a marché puisque jamais je n’ai sauté le pas. Mais je peux dire que si à mes côtés j’avais eu la chance d’avoir quelqu’un pour m épauler, sans hésitation j’aurais foncé. Au soir de ma vie j’avoue, c’est un de mes plus grands regrets.
En 2010, j’ai ouvert un blog : « manouedith3.canalblog.com », ou je donnais de précieux renseignements pour faire des recherches, malheureusement j’ai arrêté de l’alimenter, car n’étant plus dans le circuit et Internet sur ce sujet s’étant tellement développé que je me suis vite sentie dépassée. Néanmoins, je ne l’ai jamais fermé et je sais qu’il y a encore des visiteurs car je reçois de temps en temps des demandes.
LE TEMPS QUI PASSE
http://manouedith3.canalblog.com/
Je tiens à préciser une chose importante. Si vous faites de la généalogie, ne vous attendez pas à avoir une généalogie exacte, car en remontant le temps sur plusieurs siècles, vous ne pouvez pas être certain qu’un secret de famille ne soit pas caché et qui sans le savoir à tout faussé. De nombreux premiers enfants ne sont pas ceux du père qui les ont reconnus, je l’ai souvent constaté dans mes recherches. A la rigueur les généalogies par les femmes sont plus exactes.
Pourquoi je suis venue à la généalogie et pourquoi elle est devenue une véritable passion. Un jour, je devais avoir 17 ans, mon grand-père m’a dit : nous descendons de Jeanne d’Albret et d’Aliénor d’Aquitaine, j’ai voulu vérifier, je n’y suis jamais arrivée. Les archives accessibles ne remontent pas aussi loin donc je me suis arrêtée aux alentours de 1650. Mais cela ne fait rien, j’ai tellement découvert de choses que l’idée première est vite devenue plus de la motivation de découvrir la vie d’avant que de découvrir si mes racines étaient celles de la nièce de François 1er et la mère d’Henri IV et encore moins de celle qui a été deux fois Reines, Reine d’Angleterre et Reine de France : Aliénor d’Aquitaine.
Je peux dire que ce milieu généalogique m’a beaucoup apporté. J’ai découvert que malgré mes petites études je pouvais me passionner pour quelque chose d’autre que ma vie de mère au foyer. Que je pouvais m’intéresser et que je pouvais devenir intéressante, contrairement à une réflexion que j’ai entendu un jour me concernant : « je ne sais pas ce que tu peux lui trouver à cette fille, ce n’est qu’une mère au foyer », cette réflexion que mon oreille a surprise m’a fait beaucoup de mal venant de la part d’un Monsieur bardé de diplômes mais certainement pas d’intelligence.
Je vous dis à la semaine prochaine pour ma seconde passion : la photographie.