Le devoir du Goût et de Lakévio

À la demande générale d’au moins deux amateurs, voici de retours des « devoirs de Lakevio du Goût »
J’ai obtempéré aussitôt car habituellement, personne n’a besoin de moi alors imaginez un peu mon amour-propre d’un coup caressé dans le sens du poil.
Bref, « je biche »…
Ainsi, je propose à votre imagination de raconter une histoire qui vous serait inspirée par cette toile de Gustave Caillebotte.
J’espère que nous découvrirons ensemble vos histoires dès lundi matin.
Je suis sûr qu’elles seront savoureuses et sans aucun doute charmantes
C’est la rentrée, lectrices et lecteurs chéris !

Partie de pêche.

C’est en visitant l’exposition d’automne au Musée d’Orsay sur Gustave Caillebotte, que d’un seul coup, les souvenirs de vacances dans la Sarthe, me reviennent. Je nous revois certains mois de juillet, quand les finances de mes parents ne sont pas au beau fixe, investir la maison de campagne de papy et mamy, dans ce charmant petit village de Chemiré en Charnie. A cette époque, pas de télévision ni de jeux électroniques. Tout est prétexte pour découvrir la nature environnante et aller chaque soir chercher notre lait à la ferme de Madame Ravarie.

Cette année-là, mon cousin « Mimi » est du voyage. Nous avons le même âge, et quand il se joint à nous, je suis certaine de ne pas m’ennuyer. Chaque soir après le dîner, nous avons un rituel ; papa nous donne l’activité du lendemain. Ce soir-là, il a décidé que ce serait : journée pêche.

Tout en bas du village coule paisiblement la rivière « le Palais » elle traverse le champ de Monsieur Touchard, où nous allons nous installer. Départ vers 10h30 rajoute-t-il. Pendant que ta mère préparera le pique-nique, nous trois, nous sortirons et nous nettoierons les vieilles cannes à pêche de papy ainsi que la carriole.

Les jours de pêche, nous ne traînons jamais au lit. La première joie, c’est déjà de préparer le matériel et surtout de le nettoyer un peu, après une année de repos. Ne pas oublier hameçons et vers de terre ; Mimi a le chic pour les ramasser dans le jardin du voisin.

A 10 heures, nous sommes tous prêts. La colonne de petits parisiens peut partir et traverser le village pour suivre la route jusqu’au petit pont. Maman et moi tirons la charrette avec tout ce dont nous avons besoin.  Papa et Mimi ferment la marche, portant sur leur épaule les cannes et font attention de ne pas les accrocher dans les arbustes.

Un quart d’heure de marche et nous y sommes. Après la dernière recommandation de maman « ne pas aller jouer dans les buissons ni dans la haie, les sièges installés aux meilleurs endroits, les gardons n’ont qu’à éviter nos gentils lombrics tout frais. Parfois au fil de l’eau nous voyons passer des couleuvres d’eau pour nous rappeler de prendre garde où nous mettons les pieds quand nous jouons dans le pré.

Que de belles journées simples, que je revois défiler avec émotion devant mes yeux, 70 ans plus tard.

Voici ce que la partie de pêche de Caillebotte a réveillé en moi.

Comments

[Praline]

Joli travail de mémoire !
Sur le blog du Goût, tu n'as pas renseigné le bon lien, tu as mis celui de ton blog de généalogie.
Bises

[jeanjacques1957]

J'aime beaucoup cette partie de pêche, ces souvenirs ravivés par la visite d'une expo et le tableau de Caillebotte, une partie de pêche. Chouette devoir du lundi tout en douceur.
Je vous souhaite une bonne fin de semaine.