La jeunesse fout le camp !
Alternons un peu nos visites châtelaines, tout le monde n'est pas une mordue de belles demeures. Revenons un peu sur des instants de vie, qui ressemblent à ceux de tout le monde ou presque.
Le Bilan
Toute ma vie a été basée sur « la famille et l’amour » L’amour de mes proches, l’amour pour mes enfants, l’amour pour celui qui partage ma vie. Du reste, j’ai toujours couru après ce sentiment, parfois si difficile à attraper et surtout encore plus difficile à garder.
J’ai laissé filer ma jeunesse en donnant beaucoup aux autres, en ne mettant pas toujours les priorités où il fallait. A 20 ans, la mode, les « yéyés » les flirts ne faisaient pas parti de mes pensées, ou alors vraiment très peu. L’important pour moi, c’était de fonder une famille différente de celle que j’avais eu et surtout ne pas reproduire le schéma de maman. Je me suis agrippée à celui qui a bien voulu m’épouser rapidement. Les années ont passé et je me suis rendue compte que c’était une erreur de vouloir sauter des étapes. Avec lui, je n’ai pas été malheureuse, bien au contraire, c’était un gentil garçon, je l’aimais bien mais cela ne suffisait pas. Au bout de 10 ans, nous nous sommes quittés.
J’ai toujours été une passionnée en tout. Quand j’entreprends quelque chose, je vais jusqu’au bout. A 30 ans, j’ai rencontré la « folie » avec un jeune homme plus jeune que moi. L’âge n’avait pas d’importance, je n’ai jamais paru le mien et notre différence ne se remarquait pas. J’ai vécu l’amour passionnel, je me suis là aussi agrippée à lui ; mais nous étions si différents. Souvent je me suis posée la question : qu’ai-je aimé en lui ? Son côté provocateur, ou celui de jeune homme de bonne famille ? Avec lui, j’ai évolué dans une famille comme celle que j’aurais aimé avoir. Longtemps, j’ai été fascinée par le couple de son frère, la façon dont ils élevaient leurs enfants. J’aurais tellement voulu être cette famille là. De l’extérieur, ils étaient aux yeux de tous, un couple parfait ; de l’intérieur on ne peut pas savoir. Longtemps après, j’ai su qu’il y avait eu des tempêtes ; tout n’avait pas été rose. Mais, la force de leur amour et la foi en Dieu, les avaient fait résister et n’avaient jamais fait couler leur navire. Je les envie encore et je suis toujours admirative de constater que leurs cinq enfants, maintenant parents évoluent de la même façon, ce qui me conforte dans l’idée que les valeurs données, ressortent toujours un jour ou l’autre. J’ai beaucoup aimé cette famille et elle a toujours une place dans mon cœur. Si la mienne n’a pas ressemblée à la leur, c’est en grande partie parce qu’elle avait été scellée sur de mauvais choix et guidée par un côté passionnel qui détruit plus qu’il ne construit.
Pendant tout ce temps, la vie a passé, la vie a évolué, a changé et n’a pas laissé la place qu’aux bons sentiments. Après quelques sérieuses tempêtes, j’ai repris mon chemin avec la même énergie que celle de mes jeunes années.
J’ai retrouvé un nouvel amour, beaucoup plus sage à qui je dois l’équilibre retrouvé et qui est fondé sur d’autres bases beaucoup plus solide, pour lesquelles je fais le vœu que ça dure encore très longtemps. D’autres soucis, sont apparus dont j’ai vaguement parlé il y a quelques mois (mais rien n’est parfait). Ma retraite montagnarde du début du printemps a changé la façon de poursuivre ma route et j’ai enfin trouvé où sont mes véritables priorités ; nous n’avons plus de temps à perdre maintenant. Je continue à croquer la vie en pensant d’abord à nous. Alors, là aussi je m’agrippe à cet amour.
Les années sont passées aussi vite que la vie, les chagrins se sont estompés mais ils sont restés dans mon cœur. En faisant le bilan, je ne regrette rien. Nous ne sommes pas sur la terre pour vivre un long fleuve tranquille. J’ai beaucoup pardonné, mais je n’ai pas oublié. Je suis contente, malgré tout d’avoir gardé un lien plus ou moins épisodique avec les deux premiers hommes qui ont partagé ma route ; ils ont fait parti de ma vie et ils ont encore leur place dans le livre de celle-ci. Car souvenez-vous, la vie est un gros livre, nous écrivons les pages chaque jour, à chaque tournant, elle change de chapitre, mais rien ne s'efface, c'est seulement quand elle s'arrête que le point final est mis et que le livre se referme.