MUCHA ART NOUVEAU
MUCHA
Pour la fête des mères, il m’a été offert un très joli livre de coloriage sur les œuvres de Mucha.
On ne peut pas réaliser cet ouvrage sans connaître un minimum sur l’artiste. Mes connaissances n’étaient à ce sujet, pas assez approfondies. Je savais qu’il était né en République Tchèque, puisque j’ai visité à Prague son musée privé tenu pas son petit fils »John Mucha ».
L’Art nouveau et l’Art déco, ont toujours été deux périodes que j’affectionne particulièrement. Tout ce qui représente le 19ème siècle et encore plus sa seconde partie ainsi que le début du vingtième m’a toujours intéressée. Toute ma vie, j’ai honoré cette période qui va des années 1890 aux années 1930 chez moi, j’ai toujours été meublée avec une sérieuse influence pour cette époque.
Afin d’en savoir plus sur Alphons Mucha, pour respecter les couleurs qu’il employait, rien de tel que de remonter dans sa biographie. Car ce sont des couleurs que l’on utilise plus aussi souvent : les dégradés d’ocre, de vert olive et le bleu pâle. Je me suis achetée un super livre bien illustré de Tomoko Sato sur la vie de Mucha que l’on dit visionnaire.
Il est né en 1860 dans une région d’Europe centrale : La Moravie, situé au sud-est à la frontière autrichienne. Son papa était Huissier de justice, quand il a été en âge de travailler il lui trouvera un emploi au Palais de justice. Mais pour lui, ses rêves étaient ailleurs.
Très jeune, Mucha est curieux de tout. Il observe sans arrêt tout ce qui l’entoure. Il essaie de reproduire tout ce qui sort de l’ordinaire par le dessin ou la peinture. Passionné de dessin avant même de savoir marcher il deviendra dessinateur hors pair.
En 1878, il tente sa chance à l’école des beaux arts, mais il est rejeté. Un an après, une seconde chance lui est donnée sous la forme d’une annonce publicitaire dans un journal. Une entreprise de construction de décors de théâtre, recherche un peintre pour son atelier. Mucha répond aussitôt et se fait engager comme apprenti peintre. Désormais il a le pied à l’étrier. De ce jour là, il ne quitte plus les milieux de l’Art, il devient rapidement portraitiste, comme il est toujours aussi curieux de tout, les nouvelles technologies comme la photographie l’intéresse. Très vite il se fait une réputation de portraitiste, décorateur et dessinateur.
Un jour, son travail attire l’attention du Comte et propriétaire terrien Eduard Khuen-Belasi qui commence par lui demander un ensemble de fresques pour sa résidence, suivi de travaux pour le château familial au Tyrol où vit son frère. Les deux hommes apprécient tellement son talent qu’ils décident d’en être son mécène et lui permettront de parfaire son éducation artistique à Munich et à Paris, ce qui lui apporte une sécurité financière pendant plusieurs années. Il profite de ce mécénat pour enrichir ses connaissances dans les bibliothèques du Comte, où il peut étudier les tableaux des maîtres anciens, ainsi que les dessins et les illustrations d’artistes français modernes comme Eugène Delacroix et bien d’autres.
Toujours avec l’aide de ses mécènes en 1885, il entame des études à l’école des beaux arts de Munich. Après avoir entamé ses études en Allemagne, tout naturellement il ira les continuer en France comme beaucoup d’artistes de cette époque, le passage français était obligatoire.
Son savoir faire est de pus en plus maîtrisé .Mucha est désormais prêt pour une nouvelle étape de sa vie. En 1889, ses mécènes lui lâchent la main et mettent fin à son aide financière. A Paris il commencera à travailler comme illustrateur pour des éditeurs parisiens.
Il loge au-dessus d’une personne fort sympathique Madame Charlotte, sa maison ressemble à une pension de famille où les artistes peuvent avoir un endroit pour travailler et se nourrir. Il y rencontre entre autre Paul Gauguin, avec lequel il sympathise et découvre ainsi de nouveaux univers artistiques. Il donne même des cours de dessin dans son atelier qui se transforment en « cours Mucha » à l’académie Colarossi. Il fréquente également l’académie Julian, une institution privée qui a le but de proposer un autre enseignement que celui de l’école des beaux arts publics. Les frais d’inscription y sont modiques. Ses enseignants ont de grandes envergures et ont une politique novatrice, cette école sera ouverte aux femmes, qui pouvaient dessiner des nus masculins sans pour cela entache leur réputation. Toutes ces différences font de l’établissement un lieu très prisé des étudiants étrangers et des jeunes artistes d’avant-garde français.
Peu à peu Mucha se forge une réputation d’illustrateur fiable et consciencieux auprès des rédacteurs et des éditeurs parisiens. En 1894, il commence a travailler avec une artiste très connue : Sarah Bernhardt qui fait appel à lui pour réaliser l’affiche publicitaire d’une nouvelle mise en scène de Gismonda, qui doit débuter au Théâtre de la Renaissance les premiers jours de l’année 1895. Ses efforts sont payants la comédienne enchantée du résultat de cette affiche qui orne tous les panneaux publicitaires parisiens et fait sensation rapidement. Il devient l’affichiste dont on parle le plus dans la capitale, Sarah Bernhardt décide de faire appel à nouveau à lui. A la même époque, Mucha travaille sur des lithographies en couleur pour différentes publicités commerciales : papier à cigarettes Job, gâteaux Lefèvre Utile et bien d’autres.
Ainsi s’en est allé le 19ème siècle. L’apparition du nouveau millénaire le fera participer à l’exposition universelle de 1900. Il sera chargé par le gouvernement de l’Autriche-Hongrie de la décoration du pavillon bosniaque. Belle vitrine à cette époque pour l’artiste.
Parmi ses œuvres qui marqueront sa vie. On relève la réalisation d’une œuvre inattendue liée à sa philosophie maçonnique : LE PATER, une œuvre sous forme de livre, illustrant la plus célèbre prière des chrétiens : « Le Notre Père ». A travers cette œuvre, il dépeint l’évolution de l’humanité en 7 étapes d’un long voyage en quête d’états supérieurs de spiritualité.
Après plusieurs petits interludes américains, il ne s’installera pas aux Etats-Unis. L’accueil n’y a pas été le même qu’en Europe. Néanmoins il est toujours bon d’y aller et d’y faire quelques expositions. C’est la baronne Adèle Von Rothschild qui lui ouvre les portes de ses amis.
En 1910, il retourne en Bohème. Il est engagé pour la décoration de l’Hôtel de ville de Prague, ensuite il s’installera pendant plusieurs années au château de Zbiroh pour travailler sur une de ses dernières œuvres gigantesques : » L’Epopée Slave ». Celle- ci se compose de 20 toiles illustrant l’histoire du peuple et de la civilisation slave, son travail durera de 1912 à 1928. Quand elle sera terminée, il les offrira à son pays, elles voyageront régulièrement pas toujours dans son intégralité dans différentes expositions à Prague ou ailleurs. Ce superbe cadeau malheureusement jusqu’à nos jours n’a pu être installé définitivement dans un endroit bien précis, à cause de sa grandeur. Il faudrait construire un endroit assez vaste pour le recevoir. En attendant entre les expositions, on peut le voir dans un château vétuste dans le sud de la Moravie : le château de Moravsky Krumlov, les salles où il se trouvent ont été restaurées pour que l’on puisse admirer sa dernière grande œuvre dans toute sa splendeur jusqu’en 2026. Les 7 plus grandes mesurent quand même 8 m x 6 m.
Notre artiste décèdera à Prague le 14 juillet 1939. Et sera enterré au cimetière de Vysehrad
En terminant ce magnifique livre, je connais beaucoup mieux Alphons Mucha pour mettre, plus de cœur à mon coloriage pas comme les autres. Mucha continue à représenter pour moi un artiste qui a contribué à l’embellissement de l’Art Nouveau, même si lui disait, qu’il n’y avait pas d’Art nouveau, mais d’Art tout court.
Très belle exposition en ce moment à Paris : Jusqu’au 5 novembre 2023.
ETERNEL MUCHA
Grand Palais Immersif
110, rue de Lyon Paris 12ème
sources : MUCHA Tomoko Sato Editions Taschen