Le fil de la vie.............
A propos des voeux, je vous ai raconté, l'histoire de ma grand-mère qui écrivait une fois par an à ses cousins de Bordeaux, pour les remercier de les avoir accueillis quand ils ont évacué en 1940 ; et elle en profitait pour leur raconter ses joies et ses peines de l'année.
Il y a une vingtaine d'années j'ai pris la relève avec le fils unique de ces cousins et son épouse. Chaque année ils attendent ma carte de voeux (complétée de feuillets) avec impatience il faut dire qu'ils ont 90 et 87 ans, ils n'ont pas eu d'enfant et vivent encore tous les deux dans leur maison dans la région de Bordeaux. Cette année j'étais en retard. Ce matin je viens de recevoir leur réponse et je me suis rendu compte combien ma lettre annuelle était importante pour eux. Durant l'année 2006 ils ont eu de graves problèmes de santé et ma cousine qui ne voit plus beaucoup de monde, s'excuse de me raconter tous ses malheurs, mais elle me dit : ça me fait tellement de bien de pouvoir vous raconter mes misères, car nous n'avons plus personne à qui les dire.
J'ai été très touchée par sa lettre, qui malgré toutes ses misères de l'année écoulée me dit aussi : " j'estime cependant que nous avons eu beaucoup de chance d'avoir vieilli longtemps ensemble et unis, en profitant pleinement de la vie".
Cela fait réfléchir, pour moi qui suis assez loin, savoir que ma lettre est attendue avec autant d'impatience chez des cousins dont j'ai beaucoup entendu parler dans mon enfance, mais que je n'ai vu que deux fois dans ma vie. Je réalise, combien il est mince le fil qui nous raccroche à nos racines. Ce cousin est le dernier à porter le nom de PASCAUT !! Si je n'avais pas repris le flambeau de ma grand-mère en 1983, je n'aurai pas pu faire du bien à ces cousins d'Aquitaine. Maintenant, pour combien de temps encore tiendrai-je le fil ? Après eux, je suis la première sur la liste et personne pour tenir mon fil. Les enfants, les petits enfants sont bien loin de ces "contraintes amicales" qui ne comprennent même pas, trop occupés dans la vie moderne où tout le monde se moque de tout et coure après les richesses matérielles bien loin de celles du coeur.
C'est si facile de perdre de vue les gens qui sont passés dans notre vie, alors qu'une simple lettre de voeux pourrait retenir le fil de la vie.
La seconde visite en 2005
Jacques Arthur, mon arrière grand-père dont la photo est dans le message précédent, avait un frère qui a eu 2 fils, l'un d'eux était le père de mon cousin sur cette photo.