Pour moi, la maison est très importante. J'ai toujours pensé "déco" avant de penser "fringues". En 47 ans de vie de femme, elle a toujours été une de mes principales priorités.
Ma première maison se trouvait à Paris près de la place Clichy au sixième étage d'une maison bourgeoise, nous y avions acheté deux chambres de bonne, que nous avions aménagées avec les moyens du bord mais toujours avec beaucoup de goût. L'ennui c'est que nous devions passer sur le palier pour aller de notre cuisine à notre chambre, pas de WC ni de salle de bains. Quand je dis cela à mes petits enfants ils n'en reviennent pas, "mais comment tu faisais pour te laver ?" la cuvette dans l'évier de la cuisine cela ne leur dit vraiment rien ; partager les WC avec toutes les chambres de bonne de l'étage est tout simplement incroyable. Et pourtant nous étions en 1963.
C'est après la naissance de Sandrine que nous avons trouvé un grand appartement aux portes de Paris dans une commune du 93. En attendant, le cosy en noyer que m'avait donné mes parents occupait un coin de la pièce un joli dessus de lit en cretonne confectionné avec amour par ma grand-mère ainsi que les rideaux identiques qui cachaient les lambris et garnissaient la fenêtre, car nous avions dans cette pièce une fenêtre dite "mansarde" une table basse ronde des années 1940 , un fauteuil bas et une armoire penderie ; l'ensemble formait une jolie chambre qui donnait l'apparence d'un salon. Dans la cuisine mes parents nous avaient acheté une table, un buffet et des chaises en formica (quelle horreur !) ce n'était déjà pas dans mes goûts.
Je n'ai pas beaucoup travaillé à l'extérieur durant toute ma vie, ma maison a toujours été très importante pour moi. Déjà en 1963, je fréquentais les antiquaires de mon quartier bien trop chers pour notre bourse, mais j'aimais néanmoins aller m'imprégner des vieilles choses comme quand je suivais mon grand-père dans les salles des ventes de mon enfance. En 1965, quand nous avons déménagé, j'avais envie de meubler mon nouvel intérieur autrement que tous ceux qui m'entouraient, mon mari voulait du moderne de l'époque, c'est-à-dire salle à manger en teck ou en polyester bien brillant, très courant dans ces années là, salon en tissu aux formes bien rectilignes, chambre à coucher du même style ; j'ai cédé mais je n'ai jamais aimé, cela n'a duré que quatre ans. Un jour en promenant mes deux premières filles, je suis allée dans un dépôt vente et le soir quand il est rentré, la salle à manger en teck n'était plus là, elle était remplacée seulement par un buffet ancien mais pour la table et les chaises il fallait attendre une autre balade chez un brocanteur ou aux puces voisines. Contente de moi, ce jour là, j'avais acquis ma première indépendance.
Ma première machine à écrire achetée au secrétaire particulier du Général de Gaule
C'est à cette époque, que j'ai commencé à dévaliser le grenier de mes grands-parents, maman était fille unique, moi aussi, maman n'aimait pas l'ancien et moi j'adorais donc pas de problème. Chez nous tout se conservait, comme cette chaise de mon arrière grand-père sur laquelle je me souviens le voir assis au coin du feu dans la cuisine jusqu'en 1949.
Contente de faire découvrir à mes petits enfants la fonction d'un moulin à café et d'un moulin à poivre trouvés dans le grenier.
Vous vous souvenez de ces vases de nuit ? Je les ai récupérés et en attendant les beaux jours ou ils seront garnis de plantes grasses, je vous les montre avec des fleurs en harmonie avec les couleurs du boudoir.
Bibelots, verres anciens, argenterie, vieux souvenirs, "chines ou grenier".
L'armoire aux vieux livres et aux vieilles antiquités
Dernière acquisition.
Le cadre pour ma collection de montres anciennes a été fait par petit mari, je possédais l'encadrement.
La poupée russe rapportée de St. Pétersbourg ainsi que l'oeuf, la barbotine chinée, le brûle parfum je l'ai toujours vu chez maman.
collection familiale
cartes prélevées dans l'album des cartes envoyées par mon grand-père à ma grand-mère, pendant la guerre de 1914
ne vous trompez pas, ce ne sont pas des chocolats ! Je connais quelqu'un qui reconnaîtra la lampe quand elle passera par ici.
Partout je recherche l'harmonie en accord avec les couleurs ambiantes. Dernièrement j'ai habillé la fenêtre du couloir avec une paire de mes anciens doubles rideaux que nous avions en Picardie ; pourquoi n'y avais-je pas pensé plus tôt ?
Ce lavabo est peint à la main en décor de Rouen, j'ai eu la chance de retrouver les carreaux dans le même style.
Dans toutes les maisons que j'aie eues, j'ai eu une table ou la famille qui nous a quittés côtoie la famille qui nous entoure.
Et vous, aimez-vous votre maison autant que moi ? Vous savez la maison est très importante. La mienne est grande je suis souvent plusieurs jours sans en sortir et j'adore me promener d'un étage à l'autre, toucher, déplacer, améliorer, rêver... Je suis un peu déçue qu'une seule de mes filles ait le même amour que moi pour sa maison.
Le peintre est passé cet hiver dans le grand salon qui est devenu un "boudoir", je lèverai le voile quand les rideaux seront posés et les derniers tableaux accrochés.
oui, oui ,oui beaucoup de nouveautés vous verrez. Je n'ai jamais suivi les mouvements de "tendance" comme on voit partout, ma maison doit être unique.